a place for parks | the bright period (UR03 , 2002) |
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Gagnants du Tarn et Garock 2001 ce groupe originaire de Montauban évolue dans un univers toujours sur le fil du rasoir entre silence et violence maîtrisée. Leurs compositions post-rock d'une évidente maturité rappelleront aux auditeurs avertis le meilleur de David Pajo.
Interview de A Place For Parks pour le webzine SOIT DIT EN PASSANT (2002).
Depuis Les Tontons flingueurs, on se méfie de la placidité des "gugusses de Montauban" : les bourre-pifs ne sont jamais loin, même dans les moments de sérénité. Les très jeunes A Place For Parks, en ce sens, font de très impressionnants successeurs du Tonton Fernand Naudet (Lino Ventura, pour les caves) : comme chez Slint ou Godspeed, les toundras de guitares, les vastes steppes de piano, cuivres et bruits affolants ne sont ici que les paillassons de hauts-reliefs électriques à venir. Bonace et ouragans. La beauté du geste, ici, consiste en sa lenteur à grimper ces sommets hérissés, là où Mogwaï, par exemple, passe du silence au vacarme avec l'empressement d'un éjaculateur précoce. Si ce disque reflète la bright period (période lumineuse) de ces ados chancelants, on rêve déjà d'écouter leur automne, leur hiver.
Jean Daniel Beauvallet
A PLACE FOR PARKS, originaire de Montauban, ce jeune trio, batterie, basse, guitare, accompagné d'autres musiciens aux cuivres, violoncelle et piano a composé le splendide « the bright period ». Un premier opus que certains compareront aux travaux canadiens du label Constellation (Godspeed, A silver mont zion). APFP tisse des thèmes qui s'étirent en longueur et qui ont les couleurs des ciels d'automne, l'intensité inquiétante et attirante des grands espaces. En six titres, APFP nous raconte une seule histoire, belle, mystérieuse à l'image de la pochette, comme celle, choisie avec soin, que l'on aime lire à un enfant avant de s'endormir pour que ses rêves soient plus magiques et intenses. Talentueux, tout simplement.
Après avoir sorti l'album noisy-pop de Lunt et l'opus électronique abstrait « Eidos » de Virga, le label toulousain Unique Records nous propose aujourd'hui une perle post-rock lo-fi de toute beauté, avec la première œuvre du trio A Place For Parks : The Bright Period. Oscillant somptueusement entre arpèges de guitares suppliciés et pianos affectés, nuages de violoncelles ébranlés et rythmiques faussement chaleureuses, ce jeune groupe déploie ici un éventail musical très baroque, dont la violence réprimée et les craquements recherchés évoquent parfois certains opus de Godspeed You Black Emperor, Mogwai ou encore Vincent Gallo. A suivre avec attention.
F.H.
Bizarre, bizarre, on se croit dans de la folk, on passe dans du classique écorché. On surprend des accents rock, des mélodies pop émergent. Un niveau sonore assez bas, une tension sourde, une ambiance traîne comme un nuage d’orage.
C’est un petit groupe de Montauban qui nous gratifie de ce disque qu’il faut bien écouter pour apprécier le filigrane émotionnel qui le traverse. Pianos, cordes, grincements qui évoquent un 78 tour poussiéreux. On pense à un trio de fantômes poussiéreux et mélancoliques, perdus dans un château abandonné dans une lande grise. Soudain, l’éclair traverse le toit, les guitares se font ultra-saturées et s’énervent, puis le calme revient. Pas d’effets tapageurs, mais des émotions qui restent.
RSC
Sextet instrumental tarn-et-garonnais, A Place for Parks offre une musicalité opaque et envoûtante, faite d'attributs lo-fi électro-acoustiques. Disque graduel en six actes, à l'ambiance crépusculaire constante, le violoncelle sur le titre d'ouverture plonge l'auditeur dans une sensation d'abandon, le piano installe la tension, la guitare sature l'horizon, feint la tourmente, la clarinette se fraye une ouverture, le retour du violoncelle annonce l'accalmie finale et le glissement progressif vers une torpeur languissante. Si cette tentative d'interprétation d'une histoire non officielle s'avère toute personnelle, les insomniaques de tout poil, les « arty-stes » , les fans de Sonic Youth, de coldwave et de « tucsonnerie » peuvent partir les yeux fermés à la découverte de cet objet noisy atmosphérique et créer leur propre scénario.
Bruno Aubin
Cette nouvelle et studieuse proposition du label Unique Records vient parachever les options « postrock » posées par le label. Loin d'avoir tout dit sur le genre, le label met ici l'accent sur les propositions d'A Place For Parks, dont l'attachement à God Speed You Black Emperor ! et Michael Nyman n'est pas équivoque. GSYBE évidemment, mais aussi David Pajo ou Silver Mount Zion et aussi les Rachel's pour l'utilisation répétée et dépressive d'une combinaison cello-piano-trombone-clarinette. Même si l'on ne se surprend plus du genre, notre échine est en faction et des tremblements se font sentir à de nombreuses occasions, au fil des premiers morceaux splendides de retenue (Open all the windows, Our screwball concerto). Pour autant le groupe semble évacuer les références de Constellation ou Kranky à l'occasion de parties plus vivantes, où la batterie se réapproprie son territoire et la guitare trouve des chemins moins contemplatifs, plus soniques. La rythmique inspecte les constellations et les nébuleuses, fouille l'univers de fond en comble. Les mélodies s'occupant, pour leur part, de développer des trames raffinées et nostalgiques, enivrantes et tristes.
Julien Jaffre
Les yeux fermés
En 1997, le label Jetset Records compilent les trois premiers EP des Ecossais de Mogwai : « Ten Rapid ». Je me souviens alors avoir pris une de mes premières gifles musicales : en explorant chaque note, chaque morceau, j'avais l'impression d'être envahi par un souffle unique et chaud, dévastateur et éternel.
I am not Batman, Summer, Helicon 1 & 2…A place for parks sont les titres réunis sur cette album magistral. Référence au maître ou non, un trio du sud-ouest s'est accaparé de ce nom pour faire vivre des thèmes épiques, sensuels et mystérieux. A place for parks est le découvreur d'un nouveau post rock, à la fois minimaliste et jubilatoire.
L'ambiance surréelle est le fruit d'instruments à l'harmonie naturelle : le piano, le violoncelle ou le hautbois. A l'instar de Mogwai, on vacille entre vacarmes contrôlés et silences à fleur de peau. Dès les premières notes de guitares sur « Open all the Windows », on est comme pris dans un tourbillon inévitable, d'une beauté magistrale, qui nous fait virevolter à travers des lieux cachés (« Hidden landscapes »), ou les contrastes marqués font admirer des paysages sombres et fantomatiques.
« Our screwball concerto » est une errance vers l'osmose sonore :un piano dépouillé et un effet vinyle d'une splendeur sans précédent. On écoute ce disque d'un bout à l'autre sans sentir le pression se relâcher, sans perdre la moindre attention aux notes, aux accords, aux prismes lumineux qui nous fouettent le visage.
Le disque pourrait être un seul morceau, une seule et même histoire. Un conte sur l'enfermement et la liberté, sur l'illusion et le songe. « Apparently empty room » débute dans une douceur (proche de celle de Kepler) prenante pour se lancer dans un boucan subtile et sensible. On est planté là, étourdi. Et quand le disque se termine, plus rien n'est comme avant. On rappuie sur play.
Impossible de référencer cet album aux contours évocateurs. Dire qu'on avait pas pris une telle claque depuis 1997, à part avec Godspeed you black emperor. Dire qu'il faut écouter cet album les yeux fermés, dire qu'il faut acheter cet album les yeux fermés.
Quentin Deve
En Tarn & Garonne, à Montauban, A Place For Parks fait figure d'immigré américain... Débarqués avec leurs instruments classiques et fougueux d'une galaxie dont les plus grands astres seraient Louisville, Chicago et Montréal, le trio sudiste en connaît la leçon par coeur... Gagnants du local Tarn et Garock 2001, bénéficiant ainsi du soutien de l'Association Départementale pour le Développement des Arts musicaux, lyriques et chorégraphiques (studio et pressage de 500 cds offert), A Place For Parks est devenu le troisième artiste du label toulousain Unique Records après l'étonnant Lunt et l'inquiétant Virga. Après une déclamation digne d'un disque de chez Constellation, Open All The Windows, le groupe convoque A Silver Mount Zion et Sylvain Chauveau (Our Screwball Concerto), puis Aerial M et Mogwai (Apparently Empty Room) avec emphase. Plus loin encore, il nous semble entendre l'orchestre The Black Heart Procession s'enivrer de sa tristesse, créant l'image incongrue d'un chagrin épique. Malgré une production un tantinet brouillonne, une personnalité pas encore assez affirmée et trop maniérée, A Place For Parks est un potentiel qui ne sera pas négligé ; The Bright Period : espérons qu'elle dure longtemps.
Stephane Colle
À l'intérieur de la pochette au blanc mystérieux, nous pouvons lire "I don't think we would die. I still hope". À côté, quelques cadavres de mouches tapissent un mur abîmé. L'ensemble reste pourtant presque joli à regarder. L'univers de A Place For Parks, jeune groupe originaire de Montauban, y est bien représenté. Leur musique est bien vivante, mais la mélancolie d'une mort proche semble inhérente à tous leurs morceaux. Et ce n'est pas les quelques explosions soniques de "apparently empty room" qui nous feront oublier la peine qu'engendre l'écoute de leur musique. Ces 6 titres instrumentaux sont tristes, et l'apparition du piano, de la clarinette ou du violoncelle ne fait que renforcer cette sensation pesante ; mais l'émotion est si bien gérée, la beauté toujours omniprésente, que je tombe complètement sous le charme de ce premier album, malgré quelques imperfections techniques ou sonores. Au final, "the bright period" est une histoire aussi belle que triste, qui prouve au moins qu'un beau ciel gris est aussi émouvant dans le Tarn et Garonne qu'à Chicago. Personne n'a dit que c'était novateur, mais serait-ce le seul critère pour rendre un groupe intéressant ? Heureusement non.
[mg]
Trop réducteur pour le post rock, a place for parks change tout sur son passage, même notre vie.
Je vais éviter de vous raconter ma vie ici, mais le vécu est ici une illustration de la charge émotive. Chaque matin, avant de rejoindre la gare de laquelle je prends mon train flambant neuf de quarante ans, je traverse mon village à la lumière discrète et à l'architecture vieillissante. Vissés dans mes oreilles, les écouteurs de mon baladeur rendent le chemin moins monotone, mais pas moins mélancolique. UN matin c'est A place for parks qui avait le droit de percer le silence de ces lieux. Jamais la symbiose (quel mot horrible pour une telle sensation) n'avait été aussi parfaite. Open all the windows, lente ballade, ralentissant mes pas, me propulsant dans le nuage d'un brouillard mélancolique mais chaud. Comme par enchantement les façades décrépis, retrouvaient vie, les yeux humides et la gorge serrée. À mi-chemin de ce périple pédestre c'est le cauchemardesque Our screwball concerto qui tenait le rôle de compagnon de promenade. Un cortège funèbre duquel Mark Hollis distille ses silences. D'une beauté noire, our screwball concerto est un remède pour les insensibles. Le fantôme de laughing stock est sur le quai de la gare. Demain je serais en retard. Abasourdi par l'émotion, j'en oublis presque d'écouter apparently empty room qui passe un coup de fil à Mogwaï, bien trop voyant pour être réveillé par la sonnerie. Cet accès de fureur dominé, He meant the words peut reprendre les choses là où open all the windows les avaient laissé, par une virgule salvatrice. Le groupe pourra alors reprendre son chemin moins balisé, empruntant à divers arbres des branches comme de multiples directions (hidden landscapes) pour un esprit boisé et magique. Sans jamais s'y perdre, ce morceau nous y perdra volontairement, ne voulant de notre propre chef ne plus y retourner. UN sens innée d'un fier désespoir, où la recherche de l'émotion neuve, les sanglots et le sourire timide sont des compagnons de vie. Une émotion pure, d'une quinzaine de minutes à l'ascèse rare, sans la moindre excroissance. Si le post rock est encore de votre vocabulaire, ce hidden landscape en est l'un des plus grands représentants. En un mot comme en cent, magnifique et troublant. De retour le soir, tide water éteindra les lumières du jour, comme une brise légère et caressante, séchant les dernières larmes de nos joues mouillées par autant de moment de grâce. A place for parks réussi l'impensable, rendre un déplacement terne en ballade triste et gaie. J'ai cette chance immense d'avoir croisé ce groupe. Invitez les dans votre vie, elle aussi en sera bouleversée. A place for parks est unique.
Gérald De Oliveira
L'arrivée de A Place For Parks chez Unique Records est l'occasion pour le label de sortir de l'ombre les récents vainqueurs du Tarn et Garock 2001, un jeune groupe de Montauban – 20 ans de moyenne d'age – qui dès la première écoute, fait preuve d'une grande maturité et d'une certaine maîtrise de l'émotion. Une musique riche en silence détournés et en ondulations, jouée de bout en bout, dont les profondeurs rappellent les grands espaces de God Speed You Black Emperor ! ou Mogwai – 3ème – J'entends déjà certains : « et allez, encore du rock dépressif ! ». Bien au contraire, car dans un style déjà visité, ils tirent leur épingle du jeu grâce à la beauté des arrangements de cuivres, violoncelle et piano. Ces paysages sonores à la blancheur chatoyante sont parcourus de déferlantes soniques, de moments d'accalmie, de notes suspendues, et de longues plages comme Hidden Landscapes, où une clarinette et un trombone évoluent paisiblement. Au total six plages de rock instrumental bien maîtrisé avec une approche douce de l'expérimentation.
A place for bright people !
‘The Bright Period' a une belle histoire derrière lui. Originaire de Montauban dans le Tarn & Garonne, A Place For Parks est sorti vainqueur d'un concours rock local, qui lui a offert studio et pressage d'un premier disque à 500 exemplaires.
Souvent ce genre d'initiatives – en Belgique du moins – aboutit à des œuvres stériles, mais ici c'est loin d'en être le cas. ‘The Bright Period' propulse un groupe, d'échantillon local à une vraie valeur indie globale. On commencera par leur nom dont l'inspiration n'est pas à chercher loin, puisqu'il s'agit du titre d'un des morceaux de Mogwai sur leur premier album ‘Ten Rapid'. Bon nom, puisqu'il traduit bien le côté paysager de leur musique mais qui nuit aussi et risquerait de les coincer dans le ventre mou du genre.
A ce titre-là, A Place for Parks se limite heureusement à une seule génuflexion aux pieds des écossais sur ‘Apparently empty room'. Ils y font usage de ces guitares distordues ‘Ithica-esques' dont l'usage homogène s'est tant développé avec Mogwai et son armée de clones, même si j'ai toujours trouvé qu'un groupe comme Seam sur ‘Are you driving me crazy' était allé beaucoup plus loin dans le domaine et avec beaucoup plus de finesse et de sensibilité.
A Place For Parks semble être un trio instrumental post-rock formé par Bruno Galibert (basse), Rémi Parson (guitare, piano) et Anicet Rohée(batterie) mais d'autres intervenants sont crédités sur la pochette sans que l'on sache s'ils font ou non définitivement partie du groupe ou collectif. En tout cas leur apport est ici essentiel: Cécile Lavergne (violoncelle), Jérôme Lézian (trombone, piano) et Guillaume Paes (clarinette).
L'album s'ouvre sur un ‘open all windows' où guitare, basse et batterie se lancent dans une course épique et déclamatoire à la Red House Painters, tandis que le violoncelle flotte au-dessus d'eux à la manière de Rachels ou des belges de Zent One.
Sur ‘Our screwball concerto', A Place For Parks émigre sur les terres du ‘Nocturne Impalpable' de Sylvain Chauveau, piano spectral sur fond de grésillements de vinyle et d'un trombone à l'arrière plan. Tristesse ambiante et vaporeuse. Mélancolie également, et guitare acoustique sur l'intermède ‘He meant the words'.
‘Hidden landscapes' peut alors s'étendre et se déplier le long de ses seize minutes. On aurait pu craindre une déclinaison typique et prévisible à la Godspeed You Black Emperor. Il n'en est heureusement rien. C'est que A Place for Parks leur préfère probablement définitivement les paysages que l'on retrouve parfois chez Dakota Suite, For Carnation, Empress ou Aerial M. Clarinette et trombone règnent ici en maîtres au dessus de la rythmique qu'on aurait pu espérer un peu moins linéaire et épique, plus accidentée, fragile et majestueuse. Il reste que le morceau est beau et que A Place for Parks a le grand mérite de ne pas vouloir en faire trop.
‘The Bright period' se termine alors avec une ‘Tide water' mené au piano, batterie et violoncelle, sous une atmosphère mélancolique qui évoque une après midi d'automne passée dans un parc vide à regarder les feuilles tomber sous un ciel en permanent changement, entre éclaircies et traversées de nuages en longues pérégrinations.
Très beau premier album pour cette formation instrumentale, aussi néo-classique que post-rock, du Sud de la France. On est très pressé de découvrir la suite de leurs aventures tant leur chemin n'en est encore qu'à ses bourgeonnements déjà envoûtants et subtils.
Didier
I woke up twice today, hungover and half-drunk. I'm waiting for a boy to call me, not knowing whether he'll do it or not. After last night's alcohol-soaked fun everything looks gray. I'm listening to A Place for Parks' debut album. It fits my mood. Delicacy is becoming harder to find nowadays. It seems to me that the remnant pieces of it are hidden in music. Since my car's tape player decided to stop playing tapes I've been listening to classical music radio stations. As an attempt to educate myself. This music, when it's fragile and delicate, moves me. So, I guess this is what they call post-rock. In this album, unlike most of the records of the genre, the tension is built slowly, serenely and explosions, when they happen, never sound superfluous. There is not one weak track in the album. Open all the Windows is the record's dark opener, dragging us deep down into the The Bright Period's mysterious atmosphere. Our Screwball Concerto is a piano-driven funeral oration and Apparently Empty Room suddenly accelerates and explodes, à la you-know-who, shaking the walls built during the two first tracks. The obscure and short He Meant the Words follows. Hidden Landscapes shows the band's undeniable skill. A trombone and a clarinet join the band on the way, making it sound like a tired marching band, mourning the days that passed. The first piano chords of Tide Water are incredibly moving, the song closes the album in a beautiful, ethereal way, slowly fading in and out. What strikes me the most is the humble delicacy of the compositions and the arrangements. A Place for Parks succeed in sounding mature and fragile, never too confident and always steady. This sad, beautiful record is very probably the last great album you'll listen to this year 2002.
Barbara H
On avait l'habitude de considérer le post-rock comme la musique du jour d'après: après la catastrophe, après l'apocalypse, après le désastre. Mais l'on oubliait un peu vite que même ce jour-là se coucherait. A Place for parks nous le rappelle en nous offrant aujourd'hui ses nocturnes pour la fin du monde, dont l'élégance désespérée ressemble plus à la sagesse zen qu'à la mélancolie romantique.
"The bright period": la lumière qui vient à force de détachement, l'évidence de l'immanence. Tout est là, il n'y a rien de plus à espérer, les désirs ne sont qu'une illusion attristante. Cette musique des sommets, discrète et euphorisante comme le lent mouvement des nuages, ressemble à une étrange danse macabre qui serait un chant de vie.
PhC
Open All The Windows, comme s'il fallait ouvrir un peu, sortir de ses pensées pour atténuer les jours tristes, la mélancolie qui rôde. Dès l'introduction songeuse de The Bright Period, A Place For Parks, trio de Montauban formé par Rémi Parson (guitare), Anicet Rohee (batterie) et Bruno Galibert (basse), emmène sa musique là où l'on adore malgré tout se lover, vers ces beaux moments de tristesse et d'introspection en solitaire qui donnent les plus grandes émotions. D'abord, la guitare chuchote, puis une batterie, une basse et ce violoncelle sobre et émouvant n'en finissent pas de toucher à l'intime, sur cette lente progression instrumentale qui suggère autrement mieux que les mots. A travers cette forme instrumentale qui se niche à proximité du cœur, dans les bois (le très beau Hidden Landscapes), dans les silences (les fragiles mouvements de Our Screwball Concerto, bel exemple de temps suspendu) ou les tensions répétitives (les circonvolutions bruitistes d'Apparently Empty Room), A Place For Parks n'a d'ailleurs plus besoin d'eux ou presque. En écho aux fragilités humaines, sa musique parle d'elle-même, avec peu, et s'invente un langage concis qui s'échappe du cadre, avec la formule basse, batterie, guitare et quelques instruments à vents venus ajouter ce grain plein de chaleur qui donne à cette musique des couleurs moins monochromes. Cette façon d'appréhender la musique avec les sens plutôt qu'avec les formats, de respirer intensément à travers les mélodies et les ambiances électriques, acoustiques, on l'a vraisemblablement croisé chez Mogwai ou quelques autres, à la recherche eux aussi d'une autre écoute, d'une autre façon de jouer : spontanée, en prise avec les fluctuations nerveuses et les espaces vierges. A Place For Parks n'a peut-être pas encore totalement saisi la violence qui en découlera un jour peut-être, mais capte déjà avec justesse et sensibilité ce qui l'entoure, ces Hidden Landscapes que seules les errances de l'esprit savent capturer. Etrangement pourtant, si la musique qui se joue sur The Bright Period esquisse un univers parfois abstrait, fait de petites touches et d'impressions fugitives, il est toujours question d'intimité, d'expressions vivantes et de douceurs mélancoliques qui s'accrochent simplement aux instruments, de rapports à un quotidien en fuite qui se redécouvre seul. Enfin.
Jérôme Olivier
Un nom étonnant pour un des secrets les mieux gardés de planète underground post-rock (excusez le pléonasme !). A place for Parks a déjà fait parler de lui, à son niveau, en remportant le Tarn et Garock 2001. Ce qui lui a valu de se faire remarquer par la structure toulousaine Unique records qui nous avait déjà offert les excellents Lunt et Virga. A l'écoute de ce « bright period », il est difficile de ne pas être sous le charme. Il émane de ses 6 titres une douce mélancolie qui naît de l'apparition d'un violoncelle (Open all the windows), d'un piano et du grincement d'un vinyl (Our screwball concerto).Il y a ce son boisé où l'on ressent au plus profond la matière des instruments. Où chaque accord est joué comme s'il était essentiel et unique. Un Red House Painters instrumental et mis à nu. Dans un registre complémentaire, Apparently empty room, convulsif et passionné, rappelle à quel point Mogwaï est à rapprocher des shoegazers. Et puis il y a hidden places, un morceau de 16' …que l'on trouve forcément trop court, un morceau qui peut vous accompagner une journée entière. Même une fois terminé. 16' pour s'abandonner au son d'un sax soprano et d'un trombone, des cuivres que l'on aurait pas imaginés là et qui transcendent cette longue mélopée. Un claque douce mais tellement persistante.
Denis Zorgniotti
Ce n'est pas tous les jours que l'on reçoit dans sa boîte aux lettres une "démo" de cette qualité… Mais peut-on encore utiliser ce terme lorsqu'il s'agit de qualifier ce premier essai, ces jeunes Montalbanais, fraîchement signés sur le label toulousain Unique Records, y faisant preuve d'une grande maturité et d'une belle sensibilité.
"Open all the windows" : constitue une très belle entrée en matière, douce et lancinante à souhait. On se laisse bercer comme un gosse par ce très beau violoncelle.
"Our screwball concerto" : où un piano égrène des notes lointaines sur fond de grésillements pré-numériques, sans doute le titre le plus réussi de l'opus. Sylvain Chauveau n'est pas loin.
"Apparently empty rooms": on y sent poindre l'influence de Mogwai. Morceau plus classique, à la structure duale calme/bruit. Pas mon préféré.
"He meant the words": apparition d'une belle guitare acoustique. Jolis larsens mais trop peu présents pour donner l'effet escompté.
"Hidden landscapes" : tire un peu en longueur (plus de 16 minutes !), on apprécie le chassé-croisé des instruments à vents sur la dernière partie.
Enfin, "Tide water" : le spectre de Mogwai rôde sur ce très joli morceau downtempo qui cloture ce disque en douceur.
Avec plus de temps et de moyens, nul doute qu'A Place for Parks arrivera à ses fins en rendant ses compositions plus personnelles et plus nuancées. La voie royale leur est en tout cas ouverte.
Max:me
Allons-y pour les définitions de styles musicaux ! Et faisons le plein de débats! Massoud grogne contre l'émo-core, guimo se questionne sur l'émo-toutcourt, je m'interroge sur l'électro-pop, et jean-louis sur le post-rock. Et finalement tout le monde s'en fout, avec un peu de mauvaise foi quand même.
Alors que clarknova se remet à peine d'une refonte internationale / musique de jeunes, pour ne créer qu'un front massif et uni (oupla !), voici de la trompette, du piano, des cordes frottées, du trombone, de la clarinette, de la guitare, de la basse et de la batterie, qui tous ensemble se collent et où l'on scotche direct l'étiquette post-rock... puis elle se décolle au fur et à mesure et les morceaux montent. Mais il s'agit d'un jeu très difficile et dangereux, faire monter l'harmonie, mélanger parfaitement tous les sons, atteindre la puissance de God Speed You Black Emperor ou la richesse de Mogwai, c'est du grand art ça môsieur ! Alors que certains morceaux manquent véritablement d'unité, les passages les plus épurés relèvent la sauce et promettent beaucoup. En revanche, actuellement en formation réduite (basse, batterie, guitare-chant), A place for parks propose des nouveaux morceaux sur scène qui vont directement à l'essentiel. La voix (qui n'est pas présente sur l'album) se pose parfaitement et il se dégage une maturité absente de l'album. Ajoutez à ça la voûte du Salon Bocal à Toulouse, et les petites ondes intimistes arrivent...
Jérémie
Difficile de ne pas penser à Mogwai rien qu'à entendre le nom de ce groupe Toulousain. Le disque confirme d'ailleurs aisément la filliation. Il serait quand même dommage de réduire A Place For Parks à un simple ersatz, leur musique étant trop riche pour que l'on s'abaisse à de telles simplifications. Même si les autres influences du groupe apparaissent sans trop de difficulté, une forte saveur personnelle se dégage de l'album. Ici, on ne pousse jamais l'ampli jusqu'à 11, trop absorbé par une mélancolie ambiante qui radoucit les larsens. L'instrumentation est très fine, portée par des cordes ou un piano léger sur Our Screwball Concerto proche des débuts de l'orchestre splendide de Silver Mount Zion Orchestra. Apparently Empty Room, le titre suivant, est celui qui porte le groupe au plus haut niveau contraste calme/bruit. (Décrire une montée de guitare c'est pas facile, mais croyez moi ça vaut la peine d'être entendu). Bien loué de rester engoncé dans un carcan post-rock, A Place For Parks s'échappe le temps d'un Hidden Landscapes d'un quart d'heure, sans une once de note plus forte qu'une autre, et pourtant, on ne s'y ennuie pas une seule seconde ! La rythmique répétitive se voyant rajouter des cuivres presque chaleureux qu'on ne trouverait pas étrangers sur une plannerie de Pascal Comelade. Même s'il semblerait que le groupe ait été mis entre parenthèses afin de permettre aux membres de former différents projets solos, la marge de progression de A Place For Parks reste énorme et on peut espérer que cet aperçu (le disque ne fait que 39 minutes pour 6 titres) mènera à une plus grande consécration.
Eric
Originaire de Montauban (France), A Place for Parks dirige une musique post-rock qui sans être mauvaise, s’accole à un créneau qui frôle la saturation. Si on extrait Our Screwball Concerto, un morceau qui mélange avec raffinement les ambiances de films noirs et celles plus glauques d’un salon funéraire, ne reste que la détermination d’un groupe qui devra encore chercher sa voie. Certes, ils surpassent la plupart des groupes du genre avec une avance déjà gagnée, mais la plupart des titres manquent d’affirmation, comme s’ils hésitaient à prendre le taureau par les cornes. Puis, lorsque le trio s’enrage un peu plus, il devient trop facile de les re-localiser vers des formations élitaires. Dommage que The Bright Period ne soit pas paru plus tôt, tandis qu’un retour dans le temps leur aurait valu de grands éloges.
PL
La rápida historia de esta joven banda, comienza por allá en el 2001, cuando en ese entonces la banda participa en el "Tarn Garock Festival", Montauban Francia. Festival de bandas jóvenes, en lacual ellos fueron los ganadores de aquel evento. El ascenso del grupo fue rápido. Cómo es habitual en este sello, la idea es buscar a bandas que contengan una idea y perfil musical, acorde a la idea de la casa. Finalmente, aparece un trabajo silencioso y minimalista. La primera idea al escuchar "The Bright Period" es asemejarlos a lo que es Mogwai, específicamente en su periodo "Ep + 6". Este es un disco, súper instrumental donde los trombones, los pianos, las finas guitarras sucias y envolventes, dan una figura perversa y electrizante.
Alvaro Daguer
La rápida historia de esta joven banda, comienza por allá en el 2001, cuando en ese entonces la banda participa en el "Tarn Garock Festival", Montauban Francia. Festival de bandas jóvenes, en lacual ellos fueron los ganadores de aquel evento. El ascenso del grupo fue rápido. Cómo es habitual en este sello, la idea es buscar a bandas que contengan una idea y perfil musical, acorde a la idea de la casa. Finalmente, aparece un trabajo silencioso y minimalista. La primera idea al escuchar "The Bright Period" es asemejarlos a lo que es Mogwai, específicamente en su periodo "Ep + 6". Este es un disco, súper instrumental donde los trombones, los pianos, las finas guitarras sucias y envolventes, dan una figura perversa y electrizante.
Alvaro Daguer
As per the cover (leaves/limbs of dead birds ?) this indicates that this album comes over as a very autumnal collection of instrumental pieces. this is not for those bright summer days, needs dark clouds/rain to get full effect. Guitars strum, mellow vibes, string backing, drums in the distance. mournful violin appears from time to time .. dirty three spring to mind .. a different vibe comes to the surface in the second track 'our screwball concerto' which has an edge with its scratchy vinyl effect, lonesome piano melody, and some form of horn instrument. I'm getting depressed now .. Next up is the sonic youth influence showing apparently in 'empty room', making this one a personal fave. Where the album becomes interesting is in its long long epic 'hidden landscapes' (all 16 minutes !), obviously intended to be the albums centrepiece. from its quiet start, a simple guitar chord structure .. builds up slowly, gradually more instruments are added, including windblown instruments (clarinet) adding something that is not normally heard in this type of context making this different. at 5 mins drums appear, the ante is upped. a very nice pleasant autumnal track. Perfect soundtrack to a walk in a park. Closer 'tide water' with its lovely atmosphere piano melodic line. recalls dusty late night jazz type of emotions, invoking memories of long lost lovers, forgotten joys and simple pleasures. Melancholy in extreme - should come with an emotional warning.
Mark E
Emozioni e nulla più
Discutibili e fuori tempo massimo: i soliti crescendo emozionali, arpeggi fuori moda da tempo immemorabile (almeno dicono..) ed in più un’incoscienza al limite dell’idiozia nell’aggiungere quegli archi così poco originali in un gruppo strumentale. Da inserire nel calderone si presume, da mettere sotto quella fila di nomi più o meno celebri che (dicono sempre quelli del “fuori moda”) hanno ascoltato i Mogwai per poi fare delle loro cover poco riuscite.
Non ci sarebbe molto da dire, per la maggioranza poco silenziosa gli A Place For Parks di speranze non ne hanno proprio: vagamente cinematografici (più Badalamenti che Morricone, magari con una spruzzata di Yann Tiersen), echi dei Godspeed You Black Emperor più lontani nel tempo, un sottile rumore disturbante insito nel DNA e quei giochi fra le chitarre pronte ad esplodere( ma magari non lo fanno, o quantomeno non quando te lo aspetti) che effettivamente profumano di “Come On Die Young” e album limitrofi. E allora sarebbe tutto da buttare, o forse da incanalare in un genere che cinque anni fa era la Mecca, mentre ora è solo derivativo e superfluo. Ed è vero, per essere di tendenza dovremmo stroncarli in due righe, peccato allora sapere che noi, di tendenza, non lo saremo mai, perché ci proviamo, ci sforziamo veramente, ma alla fine ascoltiamo un album come “The Bright Period” e possiamo solo trattenere le sensazioni (che dovrebbero diventare parola scritta) per non utilizzare superlativi. La fragilità di note ripetute, fino all’eccesso, destinate a diventare caos melodico, armonicamente pregiato, inevitabilmente oscuro. I limitati rintocchi di piano a creare l’atmosfera, mai chiaramente definita nella sua imperfezione, in cui si sommano, senza nessuna frenesia, gli altri strumenti, addentrandosi con dolcezza in spazi aperti privi di tempo, dove lo schiaffo violento si tramuta in carezza sensuale. Senza parole che debbano accompagnarla.
Ci sono persone destinate ad essere bambini per sempre. Senza alcuna ansia per doversi prima o poi aggiornare o rinnovare. Mi piace pensare che gli A Place For Parks non cambieranno mai. Anche se gli diranno di farlo.
****(4/5)
Marco Delsoldato
Secreta maravilla de la escena indie francesa, A Place For Parks traen post-rock frágil y suave, de tensión contenida y cierto aire neoclásico, mucho más cerca de Threnody Ensemble que de Mogwai. Maduro, emotivo, muy doloroso por momentos, "The bright period" seduce de principio a fin. Una revelación.
Juan Manuel FREIRE
Bajo un nombre tan ecologista se esconden las andanzas musicales de Anicet Rohée (Bajo), Bruno Galibert (batería) y Rémi Parson (guitarra) que de momento tienen como único testimonio sonoro los seis cortes de éste disco. De las cuatro referencias comentadas en este artículo, A Place For Parks son, bajo mi punto de vista, los más ortodoxos estilísticamente hablando. Curiosamente, y aunque creo que no sería justo comparar ambos trabajos porque no representan lo mismo, the bright period tiene casi todo lo que le falta al disco de Melatomine, es decir, unas melodías más redondeadas, momentos épicos de esos que tanto gustan a los seguidores de, por ejemplo, GYBE, unas orquestaciones impecables que aportan sentido y sensibilidad a las composiciones - excelente el trombón que camina a sus anchas en Hidden Landscape, impecables los evocadores arreglos de piano de Our Screwball Concerto y Tide Water-. Un disco que no aporta grandes novedades al panorama del post-rock pero que gustará a los amantes y puristas de éste género (si es que existen).
Morgan